Abstract
I
would like to present for the people and power conference a study of
the figure of Engelbrekt Engelbrektsson during different time
periods. Engelbrekt, relatively unknown outside of Sweden, lived in
the early XVth
century in Dalecarlia, during the Kalmar’s union’s period. He’s
meant to have risen against the “Danish oppressors” and to have
been elected by an assembly of free men (“Riksdag”) before being
assassinated in dubious circumstances by Danish-friendly noblemen.
Both uncertainties and myths surround this character which would
later serve as a catalyzer for numerous ideologies and political
projects. He combines the traits of Joan of Arc, Willaim Tell and of
a proto-Gustav Vasa without the royal autocratic tendencies, being a
“product of the people”. He’s one of the most common and most
admired idealized image of the past, particularly during the XIXth
century. He is the namesake for streets, schools, was the subjects
for paintings, statues, kitsch decorative trinket, had plays written
about him (including one by Strindberg). He became a man of the
people, a martyr and a national hero, symbol for resistance against
oppression and occupation under the national romanticism period and
during the rise to power of social democracy at the price of an
anachronistic rewriting of historical reality, as with all
interpretation.
Résumé
Dans
le cadre du colloque "peuple et pouvoir dans la formation de
l’Etat et de la Nation", j’ai envie de proposer une étude
de la figure d’Engelbrekt Engelbrektsson vue à travers les
diverses époques. Engelbrekt, personnage assez peu connu hors de
Suède, vécut au début du 15e siècle en Dalécarlie pendant
l’Union de Kalmar. Il est censé s’être soulevé contre «
l’oppresseur danois » et avoir été élu à la tête du pays par
une assemblée des hommes libres («Riksdag"), avant d’être
assassiné dans des circonstances assez troubles par des nobles à la
solde des Danois. Beaucoup d’incertitudes et de mythes ont circulé
autour de ce personnage qui va servir plus tard de noyau à la
cristallisation d’un certain nombre d’idéologies et de projets
politiques. Il réunit à la fois les traits de Jeanne d’Arc, de
Guillaume Tell et d’un proto-Gustave Vasa qui n’aurait pas le
caractère monarchique autocratique mais serait au contraire une
émanation du peuple. Il constitue une des images d’Épinal (si on
peut dire, parlant d’un héros suédois dont le nom indique de
surcroît une origine allemande) les plus répandues et les plus
honorées, particulièrement au XIXe siècle. On a donné son nom à
des rues, des établissements scolaires, réalisé des, tableaux,
statues, bibelots kitsch, écrit des pièces de théâtre -
Strindberg en écrira une). On a voulu faire d’Engelbrekt à
l’époque du national-romantisme libéral, puis de la montée en
puissance de la social-démocratie, un homme du peuple, un martyr, en
même temps qu’un héros national, symbole de résistance à
l’oppression et à l’occupation, toutes interprétations
impliquant évidemment une réécriture anachronique de la réalité
historique.