Abstract
This
contribution analyzes the representation of the years before 1814 in
the literary and historical works of the 19th
and the 20th
centuries. Following Benedict Anderson (1983) and Eric Hobsbawn
(1983/1990), I consider literature and historiography as central
media in the constitution of national identities and in my paper, I
defend the idea that historical and literary representations of
hunger deeply marked the national Norwegian identity and evidence a
shift in the image of the domestic and foreign protagonists and of
the balance of power. This paper shows how the representation of the
crises before 1814 changed according to the political situation in
Norway, through the example of history books such as Faye's « Norges
Historie til Brug ved Ungdommens Underviisning » (1831),
Munch's « Norges Historie i kort Udtog til Brug for de første
Begyndere » (1839), Petersen's « Norges Historie. Læse-
og Lærebog for Almue- og Borgerskoler » (1859) and Vellesen's
« Norges historie for folkeskolen » (1928) as well as
popular literary texts such as Bjørnson's « Ja, vi elsker
dette landet » (1859) and Ibsen's « Terje Vigen »
(1871).
At
the beginning of the 19th
century, the constituent assembly of 1814 have been prepared by hard
food crises which were exacerbated by the English Blockade and the
war with Sweden. The peasants revolts resulting from the 1812 famine
were directed against members of the Norwegian establishment, mainly
businessmen and civil servants. These transmitted the political
pressure to Denmark.
According
to Mykland's interpretation (1978), the problem of cereal supply was
central in the dramatic aggravation of the Danish-Norwegian
relationships. My paper shows the evolution of the representations of
the powers Denmark, Sweden and England as well as of the Norwegien
protagonists in literary and history works about the supply problem
according to the changing political contexts in the 19th
and the 20th
centuries. The hunger years were more and more clearly defined as the
starting point of a growing Norwegian self-confidence which could
lead to a desire of independence as well as to the union with Sweden.
In the historical and literary texts, this Norwegian self-confidence
was increasingly linked to social categories to which little
attention was payed before, first and foremost peasants.
Particularly
in literary texts, the contrast between dearth and abundance acquired
a central function in the construction of a national identity.
Poverty became here the basis of a Norwegian aspiration to
« selvberget », an individual as well as collective
character trait, which oscillates between a material independence
based on modesty and controlled exchange of goods with the other
countries. Poverty was opposed to the luxury which characterized the
upper classes in other countries.
In
literary and historical texts, the representation of the hunger
experienced by the 1814 generation became a founding narrative of the
Norwegian nation.
Résumé
Cette
contribution analyse la représentation des années avant 1814 dans
les travaux littéraires et historiques du XIXe
et XXe
siècles. En se basant sur les
travaux de
Benedict Anderson (1983) et Eric Hobsbawn (1983/1990), je considère
la littérature et l'historiographie comme un média central dans la
constitution des identités nationales, et dans mon papier, je
défends l'idée que les représentations historiques et littéraires
de la faim ont profondément marqué l'identité nationale
norvégienne et ont marqué un changement dans l'image des
protagonistes nationaux et étrangers, ainsi que dans la balance du
pouvoir. Ce papier montre comment la représentation des crises avant
1814 changea en fonction la situation politique en Norvège, à
travers l'exemple des livres d'histoire, tels que « Norges
Historie til Brug ved Ungdommens Underviisning » de Faye
(1831), « Norges Historie i kort Udtog til Brug for de første
Begyndere » de Munch (1839), « Norges Historie. Læse- og
Lærebog for Almue- og Borgerskoler » de Petersen (1859) et
« Norges historie for folkeskolen » de Vellesen (1928),
ainsi que les textes littéraires populaires comme « Ja, vi
elsker dette landet » de Bjørnson (1859) et « Terje
Vigen » d'Ibsen (1871).
Au
début du XIXe
siècle, l'assemblée
constituante de
1814 avait été préparée lors de terribles crises alimentaires,
qui avaient été exacerbées par le blocus anglais et la guerre avec
la Suède. Les révoltes paysannes, qui résultaient de la famine de
1812, étaient directement dirigées contre les membres de la
constitution norvégienne, principalement des hommes d'affaires et
des serviteurs civils. Cela transmettait une pression politique du
Danemark.
D'après
l'interprétation de Mykland (1978), le problème des réserves de
céréales était central dans l'aggravation dramatique des relations
dano-norgéviennes. Mon papier montre l'évolution des
représentations des puissances du Danemark, de la Suède et de
l'Angleterre ainsi que les protagonistes norvégiens dans les travaux
littéraires et historiques à propos du problème des réserves
suivant les contextes politiques changeants aux XIXe
et XXe
siècles. Les années de faim était de plus en plus clairement
définies comme le point de départ d'une confiance en soi
norvégienne grandissante, laquelle pouvait mener au désir
d'indépendance, ainsi qu'à l'union avec la Suède. Dans les textes
historiques et littéraires, la confiance en soi norvégienne était
de plus en plus liée aux catégories sociales, auxquelles peu
d'attention avait été prêté avant, en particulier paysannes.
Particulièrement
dans les textes littéraires, le contraste entre la pauvreté et
l'abondance acquit une fonction centrale dans la construction d'une
identité nationale. La pauvreté devenait là la base d'une
aspiration norvégienne à « selvberget », un trait de
caractère individuel, mais également collectif, lequel oscillait
entre une indépendance matérielle basée sur la modestie et des
échanges contrôles des marchandises avec les autres pays. La
pauvreté était opposée au luxe, lequel caractérisait
l'aristocratie dans les autres pays.
Dans
les textes littéraires et historiques, la représentation de la faim
expérimenté par la génération 1814 devint un récit fondateur de
la nation norvégienne.